Rencontre ente l’Orient et l’occident
Laila Amezian’s TriOde & l’ORCW

Une ode arabo-jazz-classique en trio

Une ode en arabe constellée d’anglais, des mélodies tourneuses de tête, plus d’une heure de vibration vocale sur fond de cordes et de rythmes subtils, une dégustation intime de joyaux poétiques : c’est le TriOde concocté par Laïla Amezian, pour l’amour de la voix… et des tribulations de l’âme entre Orient et Occident.

Ce serait comme quelqu’un qui a beaucoup voyagé et qui rapporte un collier de perles. En 15 ans de traversée musicale, la voix de Laïla Amezian a exploré bien des paysages : chanson française, jazz, funk, ethno-electro-dance, post-rock, chants polyphoniques, musiques arabo-andalouses et traditionnelles. Au fil des alliances, elle s’est rôdée en plusieurs langues, en studio et sur les scènes – en concert mais aussi dans le théâtre et la danse – belges, européennes et nord-africaines.

La voix, le voyage

Cette voix intense, soyeuse ou joyeuse, qui caresse ou déchire à la façon de celle d’une soulwoman, fend l’âme. Sans doute parce qu’elle vient de loin. Du Tanger familial elle a pris les couleurs, écloses sous le ciel belge. Le voyage de Laïla Amezian, artiste très bruxelloise et très marocaine, est d’abord intérieur, donc universel. La voici déposant le meilleur de son bagage dans TriOde, un best of épuré de morceaux poétiques, sélectionnés et retravaillés, ode au bonheur vocal. Autant de perles polies en eaux profondes.

Les morceaux, le cœur

Il y a le texte immense de Khalil Gibran, The Prophet, finement découpé et mis en musique par Laïla Amezian (sur des arrangements de Michaël Grébil) pour sa première production, Bast, fusionnant esprit soufi, jazz et post-rock. A côté de ces mélopées élévatrices d’esprit, adaptées pour TriOde, on retrouve d’autres matières précieuses et envoûtantes : les rivages arabo-andalous abordés dans Arabanda (avec Piet Maris), la poésie ancienne de Qayna, création arabo contemporaine (de Abid Bahri et Yahya Addi), et de nouvelles pièces taillées pour l’occasion : un extrait du Cantique des Cantiques, le standard de jazz Strange Fruit ou encore une composition sur un texte de Ibn ‘Arabi. Nul besoin de comprendre. C’est le coeur qui est visé par ces chants d’amour, de dévotion et de célébration.

La musique, l’âme

Les mélodies, elles, s’enroulent et se déroulent, tournoient à la manière d’un derviche, en un O infini… comme dans TriOde. Ou Orient et Occident. Entre transe de l’un et fougue de l’autre. La voix de Laïla Amezian traverse les horizons, dans un écrin musical sur mesure. Velouté et puissant, le violoncelle d’Anja Naucler enrobe et renforce les compositions. La musicienne suédoise a développé un jeu très personnel, empreint de lyrisme, de rock et de douceur, nourri par des rencontres variées. Même subtilité, même richesse chez Stephan Pougin, qui possède la double qualité de batteur et percussionniste. Ses rythmes apportent plus qu’un soutien, une expression d’âme supplémentaire à TriOde. Une âme qui appartient tant aux musiques dites du monde qu’au jazz et au classique.

L’Orchestre Royal de Chambre de Wallonie

La collaboration avec l’ORCW offre une dimension supplémentaire tant dans l’approche à la fois subtile et intense, que dans l’élargissement du spectre sonore, développant ainsi tout le potentiel harmonique des mélodies. Les arrangements sont assurés par Anja Naucler.


Laïla Amezian _ chant

Anja Naucler _ violoncelle

Stephan Pougin _ batterie – percussions

Orchestre Royal de Chambre de Wallonie

Partager