Ecrit en 1867 par Théodore Dubois (1837-1924), l’oratorio « Les Sept Paroles du Christ » est un chef d’oeuvre de ce compositeur trop souvent oublié, qui a occupé les postes musicaux les plus prestigieux de son temps : vainqueur du Grand Prix de Rome en 1861, il était maître de chapelle de l’Eglise Sainte-Clotilde à la demande de César Franck, maître de chapelle puis organiste à l’Eglise de la Madeleine à la suite de Camille Saint-Saëns (de 1871 à 1895), professeur d’harmonie et de composition puis directeur (1895-1905) du Conservatoire de Paris avant Gabriel Fauré. L’oeuvre commandée pour le Vendredi Saint de Sainte-Clotilde était tout d’abord destinée à une petite formation instrumentale et vocale, utilisant les moyens habituels d’une paroisse parisienne de la deuxième moitié du XIXème, mais l’oratorio connut un tel succès qu’il fut rapidement réorchestré pour grand orchestre symphonique afin d’être joué dans le cadre des concerts organisés par Jules Pasdeloup à Paris et ensuite dans le monde entier.

Avec le début du XXème siècle, Théodore Dubois disparait petit à petit des programmations de concerts, et ce malgré plus de cinq cents compositions à son actif. Les Sept Paroles resteront pour longtemps la seule oeuvre qui fut encore régulièrement interprétée. À la suite d’une rencontre avec les descendants du compositeur en 2012, Anthony Vigneron s’intéressa plus particulièrement à cette oeuvre dont la partition originale était belle et bien perdue. Cette version comprenait trois solistes, un choeur et un effectif instrumental composé de cordes, d’une dizaine de vents, d’une harpe, de timbales et d’un orgue. Anthony Vigneron a donc décidé de réorchestrer l’oeuvre pour revenir à l’effectif original.

Organisé par « Les Grandes Heures de la Cambre », le concert du jeudi 10 mars 2016 sera donc un évènement exceptionnel : l’aboutissement de quatre années de recherches et de travaux sur une des oeuvres majeures de la musique sacrée française du XIXème. Julie Calbète (soprano), Marcel Vanaud (baryton), Ivan Goossens (ténor), Mathias Lecomte (organiste), l’Orchestre Royal de Chambre de Wallonie et l’Ensemble vocal de l’Abbaye de la Cambre seront réunis sous la direction musicale d’Anthony Vigneron, maître de chapelle à l’Abbaye de la Cambre.

Au programme:

• Théodore Dubois : Les sept paroles du Christ /  Recréation d’après l’orchestration originale de 1863

Ensemble Vocal de l’Abbaye de la Cambre 

L’Ensemble Vocal de l’Abbaye de la Cambre est un ensemble à effectif variable composé de douze à vingt-quatre chanteurs, pour la plupart solistes professionnels. Il est créé à la demande du prieuré de l’Abbaye de la Cambre suite à la nomination d’Anthony Vigneron, son chef, comme Maître de Chapelle en novembre 2014. À ce titre, l’Ensemble Vocal assure l’accompagnement musical de toutes les grandes fêtes de l’Eglise depuis novembre 2014. L’Ensemble chante alors une vingtaine de prestations annuelles auxquelles s’ajoutent différents concerts. À l’occasion des fêtes liturgiques, l’Ensemble chante des oeuvres pour solistes ou choeur du répertoire sacré spécifiquement composées pour la fête qu’il anime(extraits de cantates de Bach, Coronations Anthems d’Händel, Requiem de Fauré, oeuvres de Palestrina, Lassus, Mozart, Mendelssohn, Saint-Saëns, Franck, Dubois, Fauré, Brahms, Bruckner …)

Les chanteurs qui le composent sont tous musiciens ou chanteurs professionnels et chantent comme solistes tant sur les scènes de différents opéras (Théâtre Royal de la Monnaie, Opéra Royal de Wallonie) que dans les plus grande salles de concerts (Concertgebouw d’Amsterdam, Théâtre des Champs-Elysées à Paris, Palais des Beaux-Arts de Bruxelles) ou encore comme choristes dans des ensembles réputés comme le Collegium Vocale Gent, Vlaams Radio Koor ou le Choeur de Chambre de Namur.

Anthony Vigneron, direction musicale

Né en 1988, Anthony Vigneron étudie l’orgue dans la classe de Bernard Foccroulle au Conservatoire Royal de Bruxelles et dans la classe d’Olivier Vernet à l’Académie Prince Rainier III de Monaco.

Passionné par la musique d’ensemble, il étudie la direction de chœur auprès de Dirk De Moor (chef des Chœurs de l’Union Européenne), Régine Theodoresco (Conservatoire de Rennes, France). S’intéressant particulièrement à la musique romantique française, il se perfectionne en masterclasse auprès du célèbre chef français Michel Piquemal.

Il est nommé directeur musical du chœur de garçons « Les Petits Chanteurs de Belgique » en 2011. Sous sa direction, le chœur se produit en Belgique et à l’étranger (Allemagne, Autriche, Espagne, France, Italie, Norvège, Pays-Bas, Suisse) dans des lieux des plus prestigieux (e.a. Sagrada Familia de Barcelone, Basilique Notre Dame de Montserrat, Basilique Saint Marc de Venise, Cathédrale de Salzbourg).

Passionné par le répertoire de musique sacrée du XIXème siècle, il poursuit actuellement des recherches tant en France qu’en Belgique afin de faire revivre le répertoire de grande qualité mais souvent injustement oublié de compositeurs tels que Théodore Dubois, Martial Caillebotte, François-Joseph Riga… Cet ainsi que sous sa direction, certaines de ces œuvres sont données pour la première fois en Belgique (création belge d’œuvres de Théodore Dubois et du « Dies Irae » de Martial Caillebotte).

Reconnu pour ses qualités de chef de chœur et d’orchestre, d’organiste mais aussi pour sa connaissance du répertoire romantique de musique sacrée, il exerce depuis octobre 2014 la fonction de « Maître de Chapelle » de l’Abbaye de La Cambre, à Bruxelles. C’est ainsi qu’à la demande des pères prémontrés, il fonde l’Ensemble Vocal de l’Abbaye de la Cambre. De niveau professionnel, l’ensemble participe tant aux nombreuses célébrations liturgiques qu’au rayonnement culturel de La Cambre par le biais de différents concerts.

Julie Galbete, soprano

Titulaire d’une maîtrise en musicologie et d’un DEA Arts et sociétés actuelles à l’Université Michel de Montaigne de Bordeaux, Julie Calbete obtient le diplôme de fin d’études musicales au Conservatoire de Bordeaux. En 2005, elle est admise au Conservatoire Royal de Bruxelles dans la classe de Marcel Vanaud et obtient un Master spécialisé chant avec grande distinction dans la classe de Madame Nadine Denize.

Intéressée par tous les styles, Julie Calbete prend part, en tant que soliste, à de nombreux projets de musique ancienne (Ensemble Les Timbres, Lyon ; Camerata Sferica, Bruxelles ; Les Songes, Amsterdam), de musique contemporaine (Isocèle, Bruxelles. Lumières, Orchestre National de Bayonne Côte Basque), comédie musicale (L’homme de la mancha ; Cabaret d’un jour), opérette (Aimons-nous sous l’évier), et opéra (Une esclave allemande dans La caravane du Caire à l’Opéra Royal de Versailles et Théâtre Royal de Liège).

Depuis 2005, elle est présidente de la Compagnie Place des Arts qui a pour vocation la création de spectacle mélangeant les genres artistiques, danse, théâtre, chant classique et variété. Les spectacles Le banc, Mademoiselle et Cabaret d’un jour ont été coproduits par Scène Nationale.

Elle travaille avec le Chœur de Chambre de Namur pour les répertoires baroque et contemporain sous la direction de Christophe Rousset, Federico Maria-Stradelli, Jean-Claude Malgloire, Peter Philips, Jean-Christophe Spinosi, Guy Van Waas, Andreas Scholl, Nathalie Stutzmann ou encore Leonardo Garcia Alarçon, et au Collegium Vocale Gent pour le répertoire romantique sous la direction de Philippe Herreweghe, Edo de Waart ou encore Yannick Nézet-Séguin ainsi qu’au Vlaams Radio Koor dirigé par Hervé Niquet. Elle rejoint régulièrement l’Ensemble Vocal de l’Abbaye de la Cambre dirigé par Anthony Vigneron.

Elle a participé aux enregistrements de Il diluvio universale de Falvetti, Vespro a la beata Virgine de Monteverdi, Bach Dramma, La venitienne de Dauvergne, Thésée de Gossec, Caravane du Caire de Gretry, Le temple de la gloire et Zais de Rameau, Phaeton et Armide de Lully, Pour un reposoir de Charpentier, Stabat Mater de Dvorak, The Dream of Gerontius d’Elgar, Requiem de Verdi, Ein deutsch Requiem de Brahms.

Ivan Goossens, ténor

D’origine anversoise, Ivan Goossens a suivi les cours de piano aux Conservatoires Royaux d’Anvers et de Tilburg où il obtient les premiers prix de solfège, de piano et de musique de chambre, ainsi que le diplôme de Docerend Musicus.

A l’âge de vingt ans, il commence sa formation de chant au Conservatoire d’Anvers. Il obtient un premier prix de chant dans la classe de Lucienne Van Deyck. Il se perfectionne à Amsterdam auprès de Ronald Klekamp et Udo Reinemann, puis auprès de Rachel-Ann Morgan.

Il contribue régulièrement aux productions du Collegium Vocale, à la Chapelle Royale de Paris, à la Petite Bande et à Il Fondamento.

Depuis 1994, il est associé au prestigieux BRTN-koor, nommé depuis Vlaams Radio Koor. En tant que soliste, Ivan Goossens s’est produit en Belgique, aux Pays Bas, en France, au Royaume-Uni, en Hongrie, en Espagne et au Mexique.

Il a donné des concerts avec des orchestres et des ensembles renommés comme le Vlaams Radio Orkest, la Beethoven Academie, Ex Tempore, La Petite Bande; il a travaillé avec les chefs d’orchestre Alexander Raghbari, Heinz Karl Gruber, Hervé Niquet, Paul Hillier, Dirk Vermeulen, Sigiswald Kuyken,…

Le répertoire de Ivan Goossens est vaste et s’étend du moyen âge à la musique contemporaine, en passant par les grands classiques Haydn, Mozart et les romantiques. Il a chanté presque tous les grands oratorios, les passions, les messes et cantates de Bach, Haendel, Mozart, Schubert, Mendelssohn, Saint-Saëns, mais aussi les oeuvres de Weill, Nees, Respighi,… Il aborde également l’opéra et se produit régulièrement en récitals de lieder de Britten, Copland, Debussy, Gershwin, Schumann,…

Ivan Goossens a fait plusieurs enregistrements pour la radio et la télévision et a collaboré à différents enregistrements sur CD d’oeuvres de Bach, Campra, Herzogenberg, Kodály et Rachmaninov.

Marcel Vanaud, baryton

Marcel Vanaud entre au Conservatoire de Bruxelles et travaille sa voix avec Frédéric Anspach. Il obtient un premier prix de chant avec la plus grande distinction et un premier prix d’art lyrique. Il va  ensuite au Conservatoire de Liège chez Pierre Fleta et obtient un diplôme supérieur . Il  est ensuite lauréat de plusieurs concours internationaux.

Il débute à l’ORW dans le rôle d’Orfeo, Orfeo et Euridice, (Glück), puis interprète Papageno, Die Zauberflöte, Ourrias, Mireille, Escamillo, Carmen et Lescaut, Manon Lescaut. Plus tard, il se produit au Théatre Royal de la Monnaie dans Le Nozze di Figaro, La Bohème, Don Giovanni et Cosi fan tutte. 

En 1982, il fait ses débuts aux U.S.A, à Pittsburgh, dans L’enfant et les Sortilèges, sous la direction d’André Previn. Un an plus tard, il chante le rôle du Grand-Prête, Alceste (Glück) et se produit dans un Ballo in Maschera, au Grand Théatre de Genève. En 1984, il se produit au New York Opera dans Les pêcheurs de Perles. En 1986, il chante dans Cosi fan tutte, production de le La Monnaie, à Paris et à Vienne. Il enregistre Les contes d’Hoffman pour EMI et interprète le rôle-titre des Nozze di Figaro au Festival de Santa Fe. En 1987, Marcel Vanaud poursuit sa carrière internationale en interprétant Lescaut à Montréal, et l’année suivante à San Franscisco. Puis il se produit dans Don Giovanni à Bruxelles, dans Don Carloà Tulsa (Oklahoma) et dans l‘Enfance du Christ au Théatre du Châtelet.

Il a également effectué plusieurs enregistrements discographiques: un récital d’airs d’opéras avec l’orchestre de l’ORW sous la direction de Robert Bléser (Le perron, 1982), Les Béatitudes, C.Franck (choeurs de Radio-France, nouvel orchestre philharmonique de Radio-France, sous la direction d’Armin Jordan), Les contes d’Hoffmann, Offenbach (orchestre de la Monnaie, sous la direction de Sylvain Cambreling), Le Roi d’Ys (aux côtés de Barbara Hendricks, avec l’orchestre de R-F, sous la direction de d’Armin Jordan, ERATO, 1988). Il a également participé à l’enregistrement de la Marseillaise sous la direction de Michel Plasson.

En 1989-90, il joue le rôle de Giorgio Germont, La Traviata, au Palais des Sports de Liège. Pour la première fois, il prend le rôle d’Athanaël, Thaïs, à l’Opéra d’Avignon, repris à Liège un peu plus tard.Il fait ses débuts à la Scala de Milan dans Docteur Faustus (Manzoni), mis en scène par Bob Wilson. En 1990, il chante dans Simon Boccanegra et Don Carlo à l’Opéra des Flandres. Cette même année, il enregistre également Oedipe (Enesco) pour EMI et interprète Faust aux Chorégies d’Orange. En 1991, il fait ses débuts à l’Opéra des Pays-Bas dans Iphigénie en Tauride et remporte un énorme succès à l’Opéra Comique dans Les Pêcheurs de Perles, ainsi qu’au Maggio Musicale Fiorentino, dans le rôle-titre de Cardillac. En septembre, il joue le rôle de Chorèbe, Les Troyens, sous la direction de Charles Dutoit à Los Angeles. E, 1991-92, il chante son premier Capriccio à Strasbourg, Le Roi d’Ys à Rouen et La Damnation de Faust pour les festivités du 25ième anniversaire de l’Opéra Royal de Wallonie. En, 1992-93, il chante dans la Traviata à Los Angeles et joue le rôle de Wolfram, Tannhaüser à Rouen, il se produit également au Lyric Opera de Chicago dans le Cid aux côtés de Placido Domingo et chante Ourrias, Mireille, à l’Opéra Comique. Les années suivantes, il chante Stiffelio au Staatsoper de Vienne, Rigoletto à Saint-Etienne et au Rendano de Cosenza. Il interprète également Béatrice et Bénédict à La Monnaie, Le Roi Arthus du Chausson et le Trouvère à Montpellier, Werther à Gênes, Le Château des Carpathes  Lyon et à l’Arsenal de Metz, Tosca (Scarpia) à Saint-Etienne, Las Palmas et Cosenza, La Reine de Sabba à Saint-Etienne, Danton’s Tod de von Einem, Nabucco, Attila (Ezio), il Trovatore et Tosca à Liège , Carmen à Amsterdam., Oedipus Rex à Nice, L’Enfance du Christ à Buenos Aires, Aïda à Genève, Simon Boccanegra et Thaïs à Toulon, La Traviata à Carcassonne, Maastricht et Liège avec l’ORW et à Macao, Falstaff à Strasbourg, La Damnation de Faust à Saint-Etienne, Manon Lescaut à Séville…….

Marcel Vanaud est également professeur de chant au Conservatoire Royal de Bruxelles.  Il a  enregistré un CD des grands airs de Verdi ainsi que des  grands airs de l’Opéra Français sous la direction de Roger Rossel (Lygia Digital).

Mathias Lecomte, organiste

Mathias Lecomte, né en 1983 dans le Nord(France), débute une formation musicale complète au Conservatoire de Douai.

Après une année de perfectionnement en orgue auprès d’Éric Lebrun, il entre au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, où il obtiendra les prix d’orgue, d’harmonie, de contrepoint, de fugue, de musique de chambre et d’orchestration dans les classes d’Olivier Latry, Michel Bouvard, Thierry Escaich, Jean-Baptiste Courtois et Marc-André Dalbavie. Il obtient en outre un premier prix à l’unanimité dans la classe d’accompagnement au piano de France Pennetier au Conservatoire à rayonnement régional de Paris.

Il se produit régulièrement en soliste ou dans des formations de musique de chambre (duo trompette et orgue avec Romain Leleu), avec des chanteurs ou des chœurs (Chœur de Radio France, Chœur régional d’Île-de-France, Ensemble Vocal Sequenza 9.3, Ensemble Soli-Tutti…), ainsi qu’en tant que musicien d’orchestre (Orchestre de Radio France, Orchestre de Paris, Orchestre National de Lyon, Musique des Gardiens de la Paix…).

S’intéressant à la transmission de la pratique musicale sous diverses formes, il cumule des expériences d’enseignement, au poste de remplaçant de professeur d’harmonie au Conservatoire de Lille, de chargé de cours d’écritures en Sorbonne et de Conférencier en écritures approfondies au Conservatoire Royal de Mons.

Il est cinq années durant accompagnateur du Chœur de l’Armée française, tant à l’orgue qu’au piano, instrument qu’il affectionne particulièrement et pour lequel il reçoit les conseils d’Evgeny Mogilevsky et de Bernard Lemmens à Bruxelles.

Titulaire d’un master de pédagogie à l’orgue obtenu au Conservatoire royal de Bruxelles auprès de Bernard Foccroulle, il est trois années durant pianiste du chœur Vittoria d’Île-de-France, placé sous la direction de Michel Piquemal. Il est aujourd’hui le pianiste de l’Ensemble Vocal Michel Piquemal.

Installé à Bruxelles, il est organiste titulaire de l’Abbaye Notre-Dame de la Cambre.